Lundi 17 janvier, nous partons dans un petit bus de Ouagadougou pour rejoindre la petite ville de Pô, tout au sud du pays, à la frontière avec le Ghana. Nous avons prévu de marcher de Pô jusqu’à Pama, à la frontière du Bénin en 2-3 semaines. Il y a environ 300 km.
Sur le trajet, nous allons passer notre première nuit chez le chef du village de Songo 2. Il nous parle de son ethnie : les Kassena, qui ont des maisons originales de par leurs peintures de dessins géométriques. La discussion est très enrichissante et intéressante.
Notre deuxième journée de marche se passe bien, mais nous commençons d’avoir mal au dos et aux pieds. Nos sacs sont beaucoup trop lourd du fait de toutes les affaires que nous avons dû emporter pour la suite de notre voyage… En milieu de journée, nous faisons une petite halte dans la ville touristique de Tiébélé, où nous visitons la cour royale. Environ 300 personnes y vivent, dans des maisons peintes selon les traditions Kassena. Les maisons bien entretenues sont magnifique et chaque dessin à une signification ! Nous repartons pour encore une petite dizaine de kilomètre avant de nous arrêter, fourbu, chez le chef du village de Lô-Pouri. Quelle n’est pas notre surprise quand nous approchons de la concession du chef et que nous apercevons sa tête par-dessus le mur de la douche !!! Nous dérangeons le chef en pleine ablution ! Nous sommes accueilli par sa famille, en attendant qu’il vienne nous souhaiter la bienvenue avec juste un lige autour de la taille. Nous sommes presque un peu mal à l’aise, mais lui et sa famille semble rigoler de la situation ! Malgré quelques difficultés pour communiquer (il ne parle pas très bien français, et nous nous ne savons que les salutations en Kassem !), il convoque ses conseillés pour venir nous saluer, ainsi qu’une bonne partie des femmes du village pour venir nous montrer des danses traditionnelles ! Nous malgré la fatigue et nos cloques, nous danserons pendant deux bonnes heures ! Les femmes sont ravies que nous essayons de danser avec elles, si bien que le lendemain matin, au moment de dire au revoir et de remercier le chef, elles sont de nouveau toutes là, prêtes pour une nouvelle série de danses effrénées !
Vers 10h nous reprenons la route, sous un soleil déjà bien chaud ! Le paysage est agréable, petite colline, jolis villages, mais l’ombre est inexistante, alors nous cuisons !
Le soir nous campons dans la cour de l’école du village de Bonga. Trop épuisé pour cuisiner, nous nous contentons de biscuits dans la tente en guise de souper !
Jeudi 20 janvier, nous quittons le marché de Bonga aux environs de 6h du matin, après avoir englouti une platée de Benga (haricot rouge)-riz et spaghettis, sauce arachide ! Un petit déjeuner original mais qui tient au ventre ! Nous avons une grosse étape à faire aujourd’hui pour rallier la ville de Zabré, à environ 28km. La marche est monotone, et la forêt où nous espérions pouvoir marcher à l’ombre se révèle être en fait juste des arbres clairsemés. Une bonne halte au bord du Nazinon (fleuve encore existant) nous permet de refaire le plein d’énergie ! Antoine en profite également pour faire quelques photos d’oiseaux et d’un serpent venu se dorer au soleil !
Nous arriverons bien fatigués et boitant à Zabré en fin de journée.
Nous trouvons deux lits dans un dortoir à l’association des femmes de Zabré.
L’association gère une petite radio locale, une boulangerie ainsi que la fabrication de savon, ce qui nous occupe 4 jours. Nous aidons à la fabrication des 1700 baguettes journalière et assistons au journal en direct à la radio. L’ambiance est super sympa, et la ville est paisible.
Mardi 25 janvier, nous profitons du bus qui part pour Tenkodogo. Nos sacs définitivement trop lourd, et nos cloques qui peinent à cicatriser à cause de la chaleur et de la poussière, nous décidons d’abréger notre marche et de garder tous les bons souvenirs vécus durant ces quatre jours. Nous auront quand même marché environ 80km, sous une moyenne de 35-40°c.
Nous vivons notre première expérience de Taxi-brousse ! Epique ! En gros, imaginer un départ prévu à 7h. Nous y sommes depuis 6h30 pour nous assurer une place. Vers 8h, le bus est plein, c’est-à-dire que pour ses 17 sièges, nous sommes 26. Content qu’il démarre enfin, nous désenchantons lorsque nous faisons halte au poste de police pour prendre encore deux prisonniers menottés, plus un policier, et encore un gars qui soutient avoir acheté son billet. Bref, il faudra encore 30 bonnes minutes pour se mettre d’accord, étant donné que nous sommes trop ! Bref, au final nous ferons 1h30 de route à 29 personnes pour 17 places, sans oublier les 3 personnes qui font le voyage sur le toit à côté des 3 scooters, des 2 moutons et des canapés (sans compter les sacs de riz et les sacs de déménagement d’une voyageuse ) !!!
Nous allons donc, au final, rallier la frontière du Bénin en deux jours de route, en faisons des changements de bus ou taxi-brousse à Tenkodogo, Koupéla, Fada N’Gourma, Pama. Nous arriverons pour finir à Porga, première ville au Bénin.
Le passage de la frontière prend du temps car nous sommes avec un grand car et chaque personne doit montrer son passeport, puis aller certifier, grâce au carnet de vaccination, que nous avons bien le vaccin de la fièvre jaune à jour. Et évidemment que c’est pas le cas pour tout le monde ! Alors certains ont droit à une vaccination au bord de la route, par une grosse infirmière africaine qui a oublié sa douceur à la maison ! Morale : faites bien tous les vaccins obligatoire et surtout, ayez toujours votre carnet avec ou au moins une photocopie !!!