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Visite de Bobo-Dioulasso et baignade à la Guinguette

jeudi 23 décembre 2010, par Aduco

Mercredi matin, petit déjeuner gastronomique : demi-baguette, beurre, confiture à la banane (délicieuse), yogourt nature sucré, thé et jus d’orange frais ! Rien de tel pour bien débuter la journée ! À 8h, l’homme à qui nous avons loué une moto arrive. Il me fait essayer un scooter. Le premier démarrage est un peu brusque et je finis presque dans la porte des toilettes de la cour ! Lilou n’est pas rassurée du tout de s’imaginer dans quelques minutes derrière mois ! Après quelques centaines de mètres et plusieurs changements de vitesse, je me sens suffisamment prêt pour partir à l’aventure avec ma Lilou comme passagère !

Nous commençons la journée par visiter le musée Houet, premier musée que l’on fait ici au Burkina. Il est petit, mais le fait de pouvoir se renseigner sur la culture nous fait du bien. Dans la première salle sont exposées plusieurs oeuvres d’artistes primés lors de la dernière semaine de la culture. Avec chaque tableau, peinture ou sculpture, une explication du créateur est jointe, ce qui est très intéressant, car non seulement nous comprenons mieux ce que ça représente, mais nous apprenons également beaucoup de choses sur la culture, différentes croyances et la signification de certains objets. Les thèmes suivants se côtoient : éducation, santé, Sida et tradition. En conclusion, les artistes parlent de ce qu’ils pensent être l’avenir du continent, ce qui est exact à notre avis aussi ! Dans la seconde salle de ce musée d’ethno se trouve des masques, habits, objets de cultes et traditionnel... Les explications écrites sont brèves, mais intéressantes.

En ressortant, nous revisitons une hutte Peule ainsi qu’une maison traditionnelle Bobo.

S’ensuit un tour au fond du jardin du musée pour observer des silures sacrés (sorte de poisson plat avec une moustache !), symbole de la Ville.

Au passage, nous visitons quelques artisans qui produisent des objets pour les touristes : minibalafon, divers objets en tissage, des figurines en bronze...
Après la visite, nous faisons le plein de notre scooter, 3 litres suffisent ! Nous faisons halte devant la grande mosquée, en vue de la visiter. Un homme, qui se déclare guide, veut nous vendre ses services pour 5’000 FCFA, sans compter les droits de visite de 1’000 FCFA par personne pour la mosquée et idem pour le vieux quartier. Trouvant le tout un peu cher et n’ayant pas suffisamment de temps, nous préférons repousser la visite au lendemain. Nous partons vite au musée de la musique, histoire d’avoir encore le temps d’aller faire trempette à la guinguette en début d’après-midi ! Après un film d’introduction très intéressant, expliquant l’origine et l’utilité de chaque instrument, nous visitons une grande salle remplie d’instruments en tout genre. Le guide nous redonne des explications similaires à celles du film, et nous explique comment sont répartis les instruments dans la salle. Celle-ci est séparée en trois parties : « Là-bas » (instruments servant à la communication entre les villages, donc avec un son à longue portée), « Ici » (pour les fêtes du village, la vie au champ, les tâches quotidiennes, annoncer les naissances et les décès) et « Au-delà » (pour les rites sacrés, cérémonies funèbres, sacrifices, pour guider l’esprit du mort jusqu’à l’au-delà, etc.) Balafon, djembé, sifflet, cora sont malheureusement trop souvent abandonnés au profit d’instruments plus modernes.

Nous décidons de regagner le centre-ville pour dîner. Notre livre-guide conseille un petit restaurant « L’Eau-Vive », tenu par des soeurs missionnaires. Nous dévorons une part de pizza en buvant un bon bissap (sorte de thé froid de fleurs d’hibiscus, avec beaucoup de sucre, auquel on ajoute parfois de l’arôme de fraise ou du gingembre) ! Nous profitons également pour manger une bonne coupe glacée : boules de glace aux dattes, aux jujubes et aux pois sucrés, un vrai délice !

Enfin, vers 14h, nous partons en mobylette en direction la Guinguette : forêt classée de Kou. Nous roulons depuis dix minutes quand nous décidons de demander si nous sommes bien sur la bonne route.

Malheureusement, ce n’est pas le cas ! Donc demi-tour ! Aucune idée à quelle vitesse nous roulons, le compteur est déjà mort bien que la moto soit « neuve » (dixit le loueur !). Nous nous élançons à l’assaut des montées et des descentes.


Après une dizaine de kilomètres, nous prenons une piste qui s’éloigne du bitume au milieu de hautes herbes. Le sol sablonneux fait patiner notre scooter. La conduite est sportive, mais c’est encore relativement semblable à la conduite sur la neige : ni trop accélérer, ni trop ralentir !

Lilou arrive même à prendre quelques photos pendant que nous roulons ! Nous arrivons enfin à la Guinguette, payons notre entrée et pénétrons dans un semblant de forêt vierge !

Que c’est agréable de marcher sous ses hautes futées !

Lilou profite d’une liane qui pend au milieu du chemin pour faire le singe ! On se croirait être Tarzan et Jane !

Plus nous nous enfonçons dans la forêt et plus une certaine appréhension nous gagne. Les buissons se resserrent, la forêt s’assombrit, les cris et bruits d’animaux se font plus nombreux, nous pénétrons dans un autre monde. Nous avons presque l’impression d’être dans un film, juste avant que les aventuriers se fassent attaquer par je ne sais quelle bête sauvage !!!


Tout à coup, nous tombons sur un petit panneau : « Aire des scouts » !


Qui l’eut cru ?!?! Nous allons donc visiter ce que nous trouvons comme un terrain de camp idéal : hauts arbres pour grimper, buissons bien garnis pour faire de mémorables jeux de nuit, liane pour faire Tarzan et surtout la rivière où se tremper à deux pas ! Dommage que ça ne soit pas moins loin de chez nous !

Quelques mètres plus loin, nous empruntons un pont suspendu et après quelques centaines de mètres à serpenter entre les immenses troncs des kapokiers, nous pénétrons dans une forêt de Teck aux gigantesques feuilles.

Le Teck perdant ses feuilles en hiver, le sol en est recouvert d’une épaisse couche !
L’heure de fermeture approchant, nous décidons de rapidement nous tremper dans la rivière.


L’eau est chaude ! C’est trop agréable ! On se laisse flotter dans le courant, en se tenant à un tronc d’arbre, entouré de végétation luxuriante ! À la sortie du bain, ma Lilou glisse du tronc sur lequel elle grimpait pour ne pas se salir les pieds dans la terre et s’érafle toute la jambe droite, du mollet à la hanche !

Total : égratignures et bleus ! Nous nous séchons en vitesse et filons. Le garde essaie de nous faire payer 1’000 FCFA car nous nous sommes baignés dans une rivière soi-disant sacrée ! Mais évidemment, il a oublié de nous en informer avant que nous entrions ! Il faut acheter un poulet pour faire un sacrifice pour purifier l’eau ! Nous ne payons pas et partons rapidement. Ce que voulait le gardien, c’était d’avoir un bon poulet pour le souper !

Au retour, c’est Lilou qui s’essaie avec succès à la conduite de la mobylette.

Nous finissons la route à la nuit tombante, notre phare n’éclairant que le haut des panneaux, nous sommes contents d’arriver à l’hôtel ! Nous décidons d’aller souper en ville, deux pâtisseries sont signalées dans notre guide et le « guide » qui voulait nous faire visiter la mosquée nous avait avertis qu’il y aurait une fête au centre-ville ce soir.
Nous nous régalons avec un feuilleté à la viande hachée, des escargots aux raisins et à la crème vanille et un pain au chocolat. Alors que nous mangeons nos dernières bouchées, un gamin nous aborde et nous demande de l’argent pour s’acheter à manger. Nous voilà à nouveau confrontés à la mendicité. Comment réagir ? Notre politique est de ne rien donner, même si c’est un peu malheureux quand on pense qu’on pourrait lui payer un gros repas très facilement. Mais c’est choisir la facilité et encourager la vision à court terme. En effet, les enfants que nous avons vu mendier ne sont que des garçons et sont pour la plupart envoyé par leurs parents dans des écoles coraniques. Les imams les envoient mendier de l’argent toute la journée dans la rue au lieu de les instruire, et les réprimandent s’ils ne rapportent pas la somme minimale. Donc de leur donner de l’argent ne fait qu’encourager ces pratiques. De plus, si l’on permet aux enfants de se nourrir uniquement en tendant la main, qu’est-ce qui les poussera à fréquenter une école ou à travailler un minimum ?
Nous décidons ensuite de rejoindre la fête, mais celle-ci est introuvable ! A-t-elle bien lieu ? Nous rentrons finalement nous coucher pour être en forme pour le lendemain.

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